Un plan vert peut-il créer de la valeur pour votre entreprise ?

Bien sûr, un plan vert requiert un investissement très important en ressources financières et humaines ainsi qu'en temps. Tous ces efforts vous aideront-ils à avoir de meilleurs résultats financiers ? Pour le mesurer, l'éco-contrôle devra être intégré dans votre stratégie de développement durable (DD). L'éco-contrôle, c'est l'application de méthodes de contrôle financier et stratégique reliées à la gestion environnementale (Burritt et Shaltegger, 2001). Nous reviendrons plus concrètement sur des exemples de mesures de performance de DD dans de futurs messages pour vous aider à en développer pour votre organisation. 

Henri et Journeault (2007) ont tenté de répondre à ces questions en 2007 en questionnant des entreprises manufacturières canadiennes. Le but de leur recherche était de tester les impacts de l’éco-contrôle sur les performances économiques et environnementales des organisations. En conclusion, la performance environnementale n'a pas d'impact direct sur l'économique, alors que l'éco-contrôle a des impacts positifs sur la performance environnementale. 


Il est encore prématuré de se prononcer clairement sur la création de valeur à long terme (trop peu de recherches, pas beaucoup de répondants). C'est un peu le même principe qu'un plan marketing; il est toujours difficile de mesurer ses véritables résultats. Certes, le développement d'un plan vert et l'application de son contrôle influencent indirectement la performance globale d'une entreprise. Sinon, pourquoi de si grandes organisations mettraient autant d'efforts dans l'application de telles mesures ? 

Au niveau provincial, nous avons de très bons exemples: Hydro-Québec communique ses objectifs stratégiques directeurs de développement durable depuis plusieurs années sur un site Internet distinct, a un plan d’action clairement défini et mesure ses résultats avec des indicateurs de performance de DD. Plus près de nous encore, l'Université Laval a été certifié "Campus durable". Cette certification  atteste que l’Université s’est engagée, de façon concrète, rigoureuse et sérieuse, dans un processus visant à faire du développement durable une priorité. De façon concrète, de fortes baisses par activité ont été enregistrées dans les secteurs du chauffage (-20,1 %), de l’approvisionnement (-13,7 %) et du service de messagerie interne (-4,8 %). 

On améliore ce qu'on mesure. Pour arriver à démontrer ces résultats, ces organisations ont dû développé des indicateurs et les mettre en place. C'est entre autres des exemples concrets sur ce sujet qui seront développés dans de futurs messages. 

5 commentaires:

Stéphanie Le Bel a dit…

Je crois qu'un plan vert peut réellement créer de la valeur au sein d'une entreprise. Et, seulement près de chez nous, plusieurs entreprises nous l'ont prouvé telle que Cascades Inc., qui est un classique dans le domaine. Cascades a été l'un des précurseurs de ce mouvement de développement durable et, vu l'expansion que la compagnie a connu en Amérique du Nord et en Europe, il est évident que sa stratégie centrée sur le développement durable a porté fruit et a créé de la valeur au sein de l'entreprise. Cascades utilise d'ailleurs des mesures concrètes de rendement (http://www.cascades.com/developpement-durable/indicateurs-rendement), ce qui est sûrement l'un des facteurs clé du succès de son plan vert.
Stéphanie

Marine a dit…

On cite souvent les mêmes exemples pour prouver que performance et développement durable ne sont pas des notions incompatibles, mais il s'agit généralement des grandes compagnies avec des moyens importants, des compagnies qui peuvent se permettre d'investir dans le domaine. Mais qu’en est-il des PME ? Ces dernières ne font en effet pas face aux mêmes problématiques, aux mêmes besoins et ne disposent pas des mêmes ressources. Le développement durable, même s’il peut s’avérer rentable et s’inscrire dans la stratégie à long terme de l’entreprise, demande des investissements importants et souvent une restructuration de l’entreprise pour refléter sa volonté « verte ». Or toutes les PME ne sont pas en mesure d’assumer de tels changements. Penser développement durable demande pour l’entreprise de penser à plus ou moins long terme, et beaucoup de PME ont plutôt une gestion « au jour le jour ». Il serait intéressant à mon avis, d’étudier le cas particulier des PME, afin de les fournir les clés pour qu’elles soient en mesure, elles aussi d’allier performance et développement durable.

Marion Keraval a dit…

Quand j’entends parler de communication autour du plan vert sur un site internet je me dis que la dynamique autour d’une gestion plus verte ne sert qu’au marketing pour certaines entreprises et à donner une image positive alors que le processus en arrière n’est pas forcément si écologique que ce qui est communiqué. Certes les entreprises essaient souvent d’intégrer un aspect écologique dans leurs processus mais la gestion verte est loin d’englober le processus global. Selon moi le fait de pouvoir se présenter comme une entreprise « verte » devrait être beaucoup plus réglementé afin qu’une entreprise qui se présente comme écologique ait vraiment un processus de développement durable. Aujourd’hui il est trop facile de communiquer sur le développement durable et certaines entreprises en profitent pour se déclarer éco responsables alors qu’il n’en est rien. Par la même occasion ces dernières décrédibilisent les entreprises qui, elles, sont réellement engagées dans un processus de développement durable. En effet le consommateur peut voir des produits estampillés « écologique » sur tous les produits et peut être amené à se méfier. Aujourd’hui il n’y a pas de label de développement durable il n’y a que l’éco label qui ne prend pas en compte la dimension social.

Audrey a dit…

Pour suivre l’avis de Marine, il est vrai que les PME peuvent avoir du mal à adopter le développement durable, surtout quand il est éloigné de leurs activités de base. Je pense qu’à la différence des grandes entreprises, les managers des PME construisent souvent l’orientation prise par leur entreprise en fonction de leurs aspirations et pensées personnelles. De ce fait bien qu’elles en reconnaissent l’importance, peu de PME adoptent actuellement des pratiques de développement durable, notamment pour raisons de manque de ressources financières, de temps ou d’informations tout simplement. Surtout je pense que les dirigeants des PME ne pensent pas qu’individuellement leurs actions ont un poids or il est important de rappeler que les PME représentent près de 90% du tissu industriel nord-américain et que donc les PME prises dans leur ensemble peuvent avoir un impact très significatif sur le volet économique et social.

Stéphane a dit…

Pour répondre à Marine et Audrey, j'ai l'impression qu'au contraire, une PME a tout à gagner d'adopter une stratégie durable.

En raison de leur taille, modifier des façons de faire se révèle beaucoup moins coûteux et compliqué que pour une grande entreprise. Il est certain qu'appliquer des mesures durables sur les extrants suite à une réglementation, par exemple, occasionne un coût pour l'entreprise. Mais modifier le processus à la base peut s'avérer une économie sur les ressources, matérielles ou humaines.

Deuxièmement, une PME peut plus facilement changer sa stratégie qu'une grande entreprise. En investissant dans une stratégie durable, une PME pourrait innover et acquérir un avantage concurrentiel important par rapport à ses compétiteurs, même contre les gros.

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Ce blogue a été créé dans le cadre du cours "Nouveaux courants en comptabilité de management" (CTB-6004) du MBA en comptabilité de l'Université Laval enseigné par le professeur Jean-François Henri, Ph.D, FCMA.