25% de la performance d'un employé découle de son bien-être au travail

Des comportements de contrôle excessif et des menaces nuiraient à la motivation des employés
Au même titre que les salaires, les avantages sociaux et les mesures pour améliorer la santé et la sécurité au travail, le comportement du gestionnaire est un sujet dont il faut tenir compte lorsqu'on parle d'impacts sociaux sur les employés.

Selon une étude publiée dans le Journal of Business and Psychology, l'amélioration ou la dégradation du bien-être au travail serait fortement influencée par la satisfaction des besoins psychologiques de base. Il serait donc très important pour les gestionnaires de porter une attention particulière à leur style de gestion car un quart (25%) de la performance des employés serait directement liée à leur bien-être.

Les auteurs affirment que le bien-être des employés serait plus élevé quand leur supérieur valorise leurs contributions individuelles et quand les besoins psychologiques en matière d'autonomie, de compétence et d'affiliation sociale étaient satisfaits. Des comportements de contrôle excessif et des menaces nuiraient à leur motivation.

Il est donc important pour une entreprise d'être capable de poser des gestes améliorant les comportements des gestionnaires envers les employés. Des actions pour les encourager à être plus à l'écoute (ex: des boîtes à suggestion/commentaire) peuvent être instaurées, mais elles doivent aussi être liées à des indicateurs pour être capable de mesurer la rétroaction ou le suivi du gestionnaire.

Implantation d'un ratio social

Il est donc important pour une entreprise d'être capable de mesurer de manière pertinente et fiable cette rétroaction. En suivant l'exemple de la boîte à suggestion, on pourrait avoir des indicateurs très simples en lien avec la réponse aux suggestions par rapport aux suggestion reçues. Une entreprise pourrait donc se fixer comme objectif que 100% des suggestions reçues via la boîte à suggestions doivent faire l'objet d'une rétroaction (via une réponse personnelle ou un message sur l'intranet ou dans un bulletin hebdomadaire de l'entreprise) et que 90% doivent être répondues en moins de 10 jours ouvrables.

De cette façon, un employé ayant déposé un commentaire serait assuré que son commentaire est lu et pris en considération. À en croire l'étude mentionné plus haut, le bien-être, donc par le même fait la productivité, de l'employé sera amélioré.

Exemple de tableau de bord qui pourrait être utilisé par les gestionnaires pour mesurer leurs efforts dans leur comportement d'écoute et qui pourrait aussi être présenté aux employés pour qu'ils se sentent écoutés.

4 commentaires:

Stéphanie Le Bel a dit…

Selon moi, les entreprises gagneraient beaucoup à mettre en place plus d'indicateurs sociaux sur le comportement des gestionnaires à l'égard des employés. En effet, le capital humain et intellectuel représentent des actifs de plus en plus importants au sein des entreprises. Bref, je pense qu'il est essentiel que ces dernières soient capables de comprendre (ce qui devient possible avec des indicateurs) et d'agir sur les éléments qui influencent la performance des employés.
Stéphanie

Maude P Plante a dit…

Je trouverais vraiment intéressant d'observer la variation de la non-productivité des employés selon les secteurs d'entreprise. Par exemple, il y a fort à parier que la non-productivité d'un fonctionnaire et d'une serveuse sont très différents et ce même s'ils sont tous les deux malheureux au travail. Toutefois, dans certains domaines les employés ne peuvent simplement pas se permettre d'être inefficace. Dans ces secteurs quel est l'avantage à prendre en compte le degré de bien-être des employés?

Marine a dit…

Le comportement des gestionnaires n'est qu'une facette qui affecte le bien être au travail. D'autres éléments sont à prendre en compte tels que la santé des employés, le stress, l'équilibre de vie etc... Le Québec est d’ailleurs un précurseur dans le domaine de la reconnaissance de l'importance du bien être au travail. Depuis plusieurs années déjà le BNQ (Bureau de Normalisation du Québec) sous l'initiative de GP2S (Groupe de promotion pour la prévention en santé) a mis en place une norme "Entreprise en santé" délivrée aux entreprises soucieuses de cette problématique. Cette norme récompense ainsi les entreprises qui mettent en place des actions dans les 4 sphères qui impactent la santé et la productivité des salariés : les habitudes de vie, l'équilibre travail-vie personnelle, l'environnement de travail et les pratiques de gestion. Pour plus d’informations : http://www.bnq.qc.ca/fr/communique/norme_sante_info_gp2s.html#norme

Stéphane a dit…

Très intéressant ton lien Marine, merci beaucoup!

Maude, j'ai l'impression que de prendre en compte le bien-être des employés dans sa gestion a définitivement un impact, peu importe le domaine. Probablement que la serveuse est motivée et semble productive devant le client parce qu'elle reçoit du pourboire, mais on ne connait pas son attitude derrière, dans les cuisines. Si son patron n'a pas pris en considération ses besoin immédiats liés à son bien-être, il est possible qu'elle soit désagréable avec les employés des cuisines et que l'atmosphère de travail vienne qu'à démotiver ceux-ci. Une démotivation des employés de cuisine peut mener à des pertes plus élevées (plus de dégâts, des portions plus grosse que normal dans les assiettes des clients...), une diminution de l'hygiène (nettoyage moins bien appliqué, employés qui toussent au dessus de la nourriture et autres pratiques peu souhaitables...).


Tu donnais aussi l'exemple des fonctionnaires. Ils ont souvent la réputation d'être inefficaces et d'être nonchalants. Est-ce qu'ils ont cette attitude parce qu'ils sont syndiqués et qu'ils ne peuvent pratiquement pas perdre leur emploi comme on le laisse souvent sous entendre, ou bien serait-ce plutôt parce qu'ils travaillent dans une organisation tellement grosse que personne ne porte attention leur point de vue, leurs idées, leurs petits problèmes mineurs. Oui, ils sont probablement couverts par une convention collective solide avec plein d'avantage sociaux qui contribuent à leur bien-être général, mais leur bien-être immédiat, est-ce que quelqu'un s'en occupe vraiment? Est-ce que leurs supérieurs immédiats en ont le pouvoir? Imagine un fonctionnaire assis à son bureau et lors des journées ensoleillées, le soleil frappe directement dans son écran d'ordinateur, ce qui l'empêche de voir. Combien de temps penses-tu que ça va prendre avant qu'un rideau puisse être installé sur la fenêtre?

En ayant des gestionnaires qui sont évalués et imputables au bien-être de leurs employés, des situations comme celles-là auraient moins de chances de survenir.

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Ce blogue a été créé dans le cadre du cours "Nouveaux courants en comptabilité de management" (CTB-6004) du MBA en comptabilité de l'Université Laval enseigné par le professeur Jean-François Henri, Ph.D, FCMA.